Bienvenue au Labo, le Fablab de la Médiathèque Olivier Léonhardt de Sainte-Geneviève des Bois.
La médiathèque Olivier Léonhardt a ouvert ses portes en novembre 2022 à Sainte-Geneviève-des-Bois sur 2400 m², dans le quartier des Aunettes, place Georges Dimitrov.
La nouvelle structure est équipée d’un auditorium de 80 places assises, d’espaces de travail et de détente, ainsi que d’un Fablab.
Pour en savoir plus sur la médiathèque
Julien Domenech le fabmanager nous parle du projet de Fablab de cette médiathèque toute neuve :
Le Fablab est situé au fond au premier étage de la médiathèque, seuls les plus courageux /curieux le découvre ! Plaisante-t’ il !
Cyrille Jaouan pour la commission numérique de l’ABF : « Présente-nous ton Fablab ? »
Julien Domenech : « Je précise tout de suite, que je ne souhaite pas que ce tiers lieu soit ma chose. Ce n’est pas MON Fablab ! C’est celui de toutes et tous ! L’appropriation a été et est l’un des enjeux essentiels, il faut expliquer tout le temps, ce qu’on y trouve et ce qu’on peut y faire. Surtout avec les plus jeunes qui viennent souvent seuls, sans parents identifiés/identifiables. Il faut en permanence expliquer que ce n’est pas le centre de loisir avec un programme d’activités ! Même s’il y a des ateliers organisés, l’idée mise en avant est toujours : Qu’as-tu envie de fabriquer personnellement ? Pour les enfants comme pour les adultes, il est parfois complexe de sortir d’une posture consumériste et de s’autoriser « la liberté de faire », l’autonomie et le partage des compétences !
Le Fablab ne pourrais exister sans la communauté grandissante des makers et aussi sans la coopération avec les services interne : Service informatique, service communication, mais aussi de plus en plus le service politique de la ville, le service développement économique, ou encore le service déchets, …
On développe aussi les partenariats locaux : établissements scolaires, associations de quartier, association de réemploi de matériel informatique.
Nous accueillons régulièrement des classe d’école élémentaire, ou dernièrement nous avons travaillé la création de logos avec des étudiantes sur leurs futures blouses de travail (une exposition est en cours d’élaboration). »
CJ : « Vous impliquez les familles également ? »
JD : « Oui la parentalité nous intéresse dans la démarche. Surtout lorsqu’on a lancé le Club Lego Robotique, impossible de prendre en charge des enfants sans que les familles soient au courant. L’autre élément, à la création du club était d’avoir une parité fille-garçon. Ça marche bien, on a maintenant plus de filles que de garçon mais il a fallu être pro-actif ! »
C.J. : « Parle-nous de ta communauté d’utilisateurs ? »
JD : « Enfants, je l’ai évoqué, ados parfois des décrocheurs scolaires qui ont trouvé « refuge » au Labo, des retraités, des personnes en situation de handicap, et aussi des adultes dont certains s’investissent beaucoup au quotidien. Nous développons des créneaux pour les projets adultes, les samedis matin en particulier. On constate une certaine montée en compétence lors de ces temps très conviviaux. »
CJ : « Tu as un exemple de projet emblématique ? »
JD : « On se pose beaucoup la question de l’évaluation mais ici on ne peut pas compter les prêts comme pour les documents de la médiathèque ! Alors nous avons eu l’idée de développer notre propre compteur de passage. Nous avons proposé à un membre du club Lego de s’occuper de ce projet. Cet ado en 3ème a des troubles du spectre autistiques Asperger et bien intégré à la communauté du fablab. Je le souligne pour montrer notre volonté d’intégrer réellement tous les publics.
C’est pour moi, la force, l’intérêt d’avoir un fablab en bibliothèque.
Quant au projet en lui-même, j’y reviens, nous avons été bien surpris, D’un simple compteur, il a ajouté au robot un message de bienvenu, un mouvement de salut…C’est devenu complexe.
Le robot compteur de passage a été entièrement réalisé dans le cadre du club de robotique qui se déroule dans le Fablab
Cet atelier régulier de robotique (qui se souhaite bienveillant, inclusif et dans l’esprit des STEAM) permet à Joan d’apporter (comme les autres participants) ses contributions à son rythme.
Lorsque je lui ai demandé de faire ce compteur de passage, j’avais en tête une boite qui compte le nombre de passage permettant une valorisation de la fréquentation du Fablab en général (voir pourquoi pas de la médiathèque). Je ne pensais pas que ce compteur deviendrait un véritable ambassadeur du projet numérique de la médiathèque pour les petits, les adultes… et mes collègues du réseau des médiathèques de Cœur d’Essonne Agglomération🙂
Le club Lego
Pour info, ce club Lego est composé de 7 filles et 5 garçons du CE2 à la 3eme et est animé avec l’aide de 2 bénévoles qui comme moi et mon collègue se positionnent en coach du groupe (ce club est fait pour et par les participants).
Une partie des enfants et ados ont déjà participer au concours régional (de portée internationale) de robotique la First Lego League, qui a eu lieu cette année à l’école Américaine de Paris.Nous avons utilisé un kit LEGO Mindstorms Robot Inventor 51515 qui coûte environ 350 €. Nous travaillons depuis avec des kits LEGO Spike Prime. J’aimerais proposer dans le futur un capteur de passage en Arduino (encore moins chère, mais moins accessible pour les participants au club).
Il y a toujours un moment où le projet t’échappe et c’est un signe de réussite !
Quelques ados sont plus compétents que moi en modélisation 3D, et c’est super ! C’est vraiment emblématique. Comme je le disais, ce projet, pour nous fabmanagers mais aussi pour la communauté, pour les collègues de la médiathèque et même de l’agglomération est devenu le symbole du Fablab.
Après des projets nous n’en manquons pas, nous avons un projet au long cours de création de wiki en partenariat avec la Bibliothèque départementale de l’Essonne afin de créer une documentation en commun. »
CJ : « Au quotidien, la gestion est-elle chronophage ? »
JD : « Le Fablab c’est du temps et encore du temps pour nous deux (NDLR Julien travaille avec Charlie) Tout les jours, réparation, mise à jour, entretien, commande, récupération de matériel. On gère un maximum de choses nous-même. On engage le projet du Labo dans une démarche lowtech et sobre. Par exemple on monte un partenariat avec une association Saint-Michelloise de réemploi de PC COLLECTIK sous l’OS libre Linux pour recycler et utiliser des ordinateurs. »
CJ : « Pour finir, Le Labo en trois mots : »
Julien Domenech : « Expérimentations (avec un s), Partage (on discute beaucoup !) et démocratisation des savoir-faire dans pour une appropriation commune, citoyen d’outils de production locale. » (Ndlr ça fait plus que trois mots!)
Cyrille Jaouan : « Merci Julien Domenech de partager ici ton quotidien de médiateur, ce Labo est vraiment un exemple inspirant de LABENBIB : Fablab en bibliothèque. »
JEROME T.
Très bel article très représentatif de ce que j’ai pu vivre en allant au Labo. Je tiens à féliciter Julien pour son accueil et sa prévenance lors de mon passage.
De même pour Charly pour son aide pour la prise en main de la découpeuse laser alors qu’il était débordé par d’autres usagers.