Nous continuons la publication d’une grande série d’interviews de médiateur numérique en bibliothèque ou hors bibliothèque.

Les enjeux de la démarche étaient de recueillir des données factuelles permettant de dégager de grandes tendances en termes de compétences et de types d’accompagnements des usages dans des contextes pluriels.

Avant de commencer, on se posait quelques questions comme : Y-a-t-il des différences dans la façon d’aborder l’inclusion numérique en et hors bibliothèque ? Des lignes claires se dégagent-elles dans le positionnement professionnel ? Les différents médiateurs numériques connaissent-ils leurs champs d’intervention réciproques quand ils n’évoluent pas dans le même contexte?

L’enquête nous apporte des réponses que l’on vous livrera d’ici quelques semaines.

Dans l’attente, on vous propose la publication d’une série de portraits.

Personne interviewée : Julie K.

Poste occupé : Conseillère numérique

Etablissement : Coopérative Les Copeaux Numériques
  1. Quel est votre parcours d’études ?

Je suis titulaire d’un Bac pro secrétariat puis d’un titre professionnel « Graduate gestionnaire de paie ».

  1. Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai travaillé en tant qu’agent administratif au C.H.U. Charles Nicole durant 7 ans à l’espace accueil clientèle. Mais aussi en tant qu’hôtesse d’accueil à la faculté de droit. J’ai été agent administratif à la Mutualité Française Normandie et à Pôle Emploi.

  1. Vous sentez-vous légitime aujourd’hui dans le domaine de la médnum ?

Je me sens légitime dans ce domaine car j’ai toujours travaillé avec l’outil numérique et j’ai également suivi une formation de conseillère en insertion professionnelle. J’ai toujours aimé partager mes savoirs et transmettre.

  1. Pour vous, quelles sont les missions d’un médiateur numérique ? Que mettez-vous dans votre périmètre, et que mettez-vous en dehors ? La question « de faire avec » versus « faire à la place de » se pose-t-elle fréquemment ?

De mon point de vue, ma mission est d’aider les bénéficiaires à devenir autonome avec leurs outils numériques mais également dans leurs pratiques. Je suis là pour leur montrer, leur apprendre à se servir de leur ordinateur/tablette mais aussi à se connecter ou créer un compte afin qu’ils puissent faire leurs démarches administratives par exemple. La question du faire à la place de... se pose de temps à autre mais j’essaie de toujours les laisser faire afin qu’ils se rendent compte de leurs capacités en plus de gagner leur autonomie. Les seules fois où je déroge à cette règle, c’est lorsqu’il s’agit d’une démarche administrative urgente, et qu’en cas de non respect des délais le bénéficiaire serait impacté (renouvellement de titre de séjour par exemple)

La question du faire à la place de... se pose de temps à autre mais j’essaie de toujours les laisser faire afin qu’ils se rendent compte de leurs capacités en plus de gagner leur autonomie.

  1. En tant que médiateur numérique, quelle est votre place dans votre équipe / service ?

Je suis seule dans mon service, mais suis totalement intégrée au reste de l’équipe de ma structure, j’ai une N+1 qui est la manager et une N+2 qui est la directrice de la structure, nous sommes 7 autres salariés et avons chacun notre rôle.

  1. Selon vous, dans les années qui viennent, comment va évoluer la médnum et le métier de médiateur numérique ?

Je suis conseillère depuis fin avril et n’ai pour l’instant pas encore assez de recul pour me faire une opinion sur le sujet mais je pense que ce métier est et restera indispensable.

Médiatrice numérique hors bibliothèque
  1. Quel type de public vient vous voir, et quel est son besoin, quelles sont ses demandes ?

Mon public est composé en premier lieu de personnes âgées qui sont totalement éloignées du numérique, ils sont donc totalement débutants et viennent pour découvrir les outils et les bonnes pratiques. Ensuite viennent les personnes étrangères qui elles ont en général un niveau correct, ils viennent plus pour un accompagnement administratif. Et pour finir j’ai quelques demandes ponctuelles sur des soucis divers, et également des personnes en reconversion professionnelle ou en recherche d’emploi qui viennent pour la mise à jour de leur C.V. ou lettre de motivation.

  1. Sur quels matériels et logiciels intervenez-vous (ceux du public, ceux de la structure, les vôtres) ?

Le plus souvent, c’est sur le matériel personnel des bénéficiaires (smartphone ou pc) mais il arrive que nous leur prêtions un ordinateur. C’est donc sur leurs logiciels et applications personnelles que j’interviens mais pour la création des outils pédagogique, ils sont créés sur Genialy, je me sers également de Pix pour le diagnostic.

  1. Avez-vous les moyens de faire votre travail de médiateur (matériels adaptés, réseau Wi-Fi accessible, accès possible aux sites les plus fréquents, etc.) ?

Oui tout à fait.

  1. Quel est votre rayon d’action géographique ?

La plupart de mon public est de Petit Quevilly mais le rayon d’action est sur toute la métropole.

  1. Intervenez-vous dans des actions de médiation autres que numériques ?

Il m’arrive d’aider les bénéficiaires dans leurs démarches et ils me sollicitent également parfois pour avoir une oreille sur leurs problèmes personnels, je reste disponible pour les aider et les écouter mais je ramène toujours le cadre à mon service. En cas d’urgence ou de besoin particulier, je les redirige vers les structures adaptées.

  1. Comment définiriez-vous l’accompagnement numérique que les bibliothèques proposent ?

Je pense qu’il est nécessaire et complémentaire à mon service.

  1. Conseillez-vous à vos publics de se rendre à la médiathèque et si oui pour bénéficier de quels types de services ?

Pour le moment, le cas ne s’est pas présenté. Certains de mes bénéficiaires ont cependant leurs habitudes à la médiathèque en plus de venir à mes permanences.

  1. Aujourd’hui, fréquentez-vous des bibliothèques ?
  2. Si oui, pour quels services ?
  3. Si non, pourquoi ? Je lis en format numérique, et je ne connais pas les autres services proposés.