Nous avions rendez-vous à 1000m d’altitude du 6 au 9 octobre 2022 sur le plateau du Vercors à Méaudre pour la rencontre annuelle du Réseau français des Fablabs (RFFLabs) afin de penser les FabLabs, les Espaces du Faire et le mouvement des makers français.
Le thème choisi : « La transmission » nous parait propice aux échanges entre bibliothèques et fablabs.
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Cyrille Jaouan bibliothécaire responsable de la médiation numérique à la médiathèque Marguerite Duras (Paris 20ème), y représente la commission LabenBib de l’ABF.
Alexandre Rousselet chargé de communication du RFFLABS vous présente en vidéo les deux « Colo » Le Bois de Lune et la Jolie Colo qui co-abritent l’événement :
Le programme complet :
Un bibliothécaire à Octobermake, une nouveauté ? Vraiment ?
Des précédents existent !
En 2018, A l’événement FAB14 Edu. Pauline Richard, bibliothécaire y présentait déjà le projet Bibliofab des bibliothèques de Paris. L’équipe du Fablab de la médiathèque des Carmes à Pertuis participe régulièrement aux éditions précédentes d’Octobermake, événement qui existe depuis 2017. D’ailleurs de nombreux fablabs en France et dans le monde sont accueillis au sein des bibliothèques ou médiathèques. Rappelons ici l’existence d’une nouvelle cartographie collective des lieux du Faire en France.
Bibliothèque et Fablabs : Quels liens à tisser ?
[DÉCLAMER : Il s’agit ici d’un compte-rendu à posteriori des échanges de la rencontre donc subjectif et imparfait]
Cyrille pour Labenbib
C’est le thème de la rencontre qui a été pour nous, un moment important de cet Octobermake 2022 :
Fablab et bibliothèque – Faire ensemble
La Commision Labenbib en mission !
L’idée était de présenter les collaborations, partenariats possibles entre bibliothèque et fablab. L’enjeu de faire comprendre aux fabmanagers que nous avons énormément de missions et d’objectifs en commun.
Nous sommes bien placés pour constater qu’il y a une méconnaissance des missions des bibliothèques de la part des lieux du Faire (médiation et inclusion numérique, vulgarisation scientifique et technique... ). Même s’il est vrai que durant le confinement, la fabrication de matériels médicaux en bibliothèque a apporté parfois un éclairage nouveau sur les projets de fabrication numérique en bibliothèque à l’instar du projet Corolab et du champ énorme de partages possibles, souhaitables sur les différents territoires. Au passage, nous en profitons également pour décrire les multiples services que les bibliothèques offrent à leurs usagers (prêts d’instruments de musique, jeux vidéo, ressources numériques...). Nous sommes loin du modèle classique de prêt de livres aujourd’hui.
La rencontre commence donc en rappelant aux fabmanagers présents que les bibliothécaires ont 20 ans d’expérience en médiation numérique #mednum : en effet depuis le passage de l’an 2000, les bibliothèques ont connu le temps de la mise à disposition (de matériel et d’Internet) puis celui de la médiation (ateliers d’initiation) et enfin celui que nous vivons, celui de la création et de la fabrication.
En détail, depuis les années 2010 – 2015, la dynamique des fablabs inspire grandement les projets de médiation numérique en bibliothèque. Les exemples ne manquent pas : Cartes de programmation, Lego Mindstorms, Raspberry Pi, Robotique, Imprimante 3d ou encore découpe vinyle… Le développement d’activités DIY en bibliothèque participe à cet engouement également.
La table ronde continue sous les meilleurs hospices car plusieurs make.use.r.s ont pu partager des expériences de partenariats ou de collaborations. (Clichy-sous-Bois, Pertuis, Paris …)
Les valeurs communes :
Plus encore que les types d’activités nous faisons le constat collectif que ce sont bien des valeurs communes qui nous rassemblent.
Une lecture rapide du Manifeste des bibliothèques de l’UNESCO de 1994 finit de convaincre les bidouilleurs présents :
- Accès à l’information, à la formation, à l’éducation et à la culture
- Autoformation tout au long de la vie
- Vulgarisation de la culture scientifique et technique
- Lutte contre la fracture numérique
- Facilitation du développement des compétences pour trouver, utiliser l’information : La littératie numérique
Autant de notions derrière lesquelles nombre de fablabs peuvent reconnaitre leurs projets.
Après avoir fait le constat qu’il existe évidemment des disparités selon les territoires et que toutes les bibliothèques ne sont pas forcément en mesure de porter ou de partager des projets autour du Faire (numérique ou pas).
Nous tentons une typologie de relations entre Fablabs et Bibliothèques :
- Fablab comme service interne (exemple du Fablab de la nouvelle médiathèque de Sainte-Geneviève des bois)
- Fablab associatif comme délégation de service public au sein de la médiathèque (expérimentation en cours)
- Fablab & bibliothèque comme partenariats, collaborations ou événements autour d’exemples multiples : Programmation communs d’ateliers (circulation facilitée des publics ), journées portes ouvertes, ateliers hors les murs, parcours d’insertion d’apprenants etc…
La préoccupation commune qui est relevée est celle de la difficulté de « Passer la porte » pour les publics éloignés :
Comment ouvrir la Bibliothèque ou le Lab au plus grand nombre ?
Enfin l’exemple du projet de Fablab de la médiathèque Marguerite Duras à Paris 20ème, ou le Fablab qui ouvrira en 2023 sera au service des projets des bibliothécaires. Un outil en plus pour développer des actions en direction du Publics Ado, FLE, en recherche d’emploi, déficient visuel…
Transition toute trouvée : Nous profitons de l’intervention en visio D’Hugues Aubin @hugobiwan et de Stephane Godin @crocsg : De l’expérience de la Braille Rap à l’évocation de la bibliothèque comme Commun dont il faut se saisir.
Braille rap : le « détournement » d’embosseuse braille opensource
L’objectif est , à travers ce projet de changer le regard sur le handicap d’améliorer l’accessibilité des lieux, et de faire prendre conscience aux publics voyants et non-voyants de l’importance de l’enseignement d’une écriture et de l’importance de pouvoir s’informer et s’exprimer.
Hugues Aubin témoigne : « Avec la Braillerap, on s’est aperçu que c’est bien plus qu’une imprimante braille. C’est avant tout un vecteur qui permet de vulgariser la fabrication numérique et le champ de la co-élaboration d’accessibilité en direction des personnes non voyantes. On peut par exemple faire les plans tactiles d’un espace public, les tester, étiqueter physiquement des lieux avec du braille, et provoquer pas mal de rencontres mêlant voyants et non voyants. Au Cameroun nous nous sommes aperçus qu’on pouvait faire des ateliers de « représentation mentale » tactile de machines pour les améliorer avec des non voyants, et nous avons expérimenté un atelier « see my fablab » (découverte tactile d’un fablab et compréhension des grandes familles de techniques permettant la fabrication distribuée). »
La fabrication distribuée est un mode de production décentralisé rendu possible par le déploiement d’Internet. Elle repose sur la mise en commun de compétences et de moyens de production à taille humaine, dans le but de concevoir, fabriquer et distribuer des produits.
Fabricommuns
Hugues : « Avoir ce type de machines en bibliothèque permet de traiter autrement la question importante de l’accessibilité et de lancer des dynamiques plus largement inclusives. Une collaboration avec Bibliothèques sans frontières aurait tout son sens.
Nous partageons avec vous les lieux du Faire, nos découvertes et questions autour du projet Braillerap. Certes nous sommes dans le scope de la lecture et de l’écriture mais l’intérêt des labs pour ce genre de projet ne doit pas être démenti. Daniel Kengni Tiomo le président de l’Association Nationale pour l’Intégration et l’Accommodation des Aveugles du Cameroun insiste sur deux points :
- Pourquoi le Braille reste important voire fondamental alors que l’offre audio numérique a explosé ?
- Pourquoi des solutions nouvelles opensource pour refondre les coopérations en accessibilité ?
Il en parle très bien. on peut le voir par ici «
La bibliothèque un commun dont les fablabs doivent se saisir !
Citons d’autres projets très intéressants. Il y a aussi un acteur très important qui utilise des solutions open-source dans le registre de l’accès à la culture et à l’expression, c’est Bibliothèques Sans Frontières. Son projet d’Ideas box est ultra puissante à transférer dans les Labs. Elle permet de travailler on et offline avec des publics hors les murs des bibliothèques. D’un autre côté, le transfert des pratiques de Lab distribuée dans l’esprit de « je fabrique mon matériel pédagogique » est super intéressant à transférer en bibliothèque. Nous voyons qu’ici les projets se croisent et s’inspirent en miroir entre Fablab et Bibliothèque.
Pour développer sur les notions de Communs du savoir, nous vous renvoyons vers l’ouvrage de référence suivant :
DUJOL Lionel, Communs du savoir et bibliothèques. Éditions du Cercle de la Librairie, « Bibliothèques », 2017, ISBN : 9782765415305. DOI : 10.3917/elec.dujo.2017.01. URL : https://www.cairn.info/communs-du-savoir-et-bibliotheques–9782765415305.htm
pour conclure !
Un grand merci à Isabelle Kis, responsable de la médiathèque Marguerite Duras Paris 20ème pour sa relecture attentive.
Bonjour Cyril, Comment vas -tu ?
C’est une longue histoire , mais peux-tu stp retirer mon nom de l’article ?
Je te remercie et espère que l’ouverture se déroule bien de ton côté.
Bricolement,
L
ça marche !